BEÑAT ACHIARY & FRÉDÉRIC JOUANLONG @ Angelu
November 9th, 2014BEÑAT ACHIARY & FRÉDÉRIC JOUANLONG
Azaroak 13 osteguna / Jeudi 13 novembre
20:30 / dohain-gratuit* / Ecuries de Baroja, ANGELU- ANGLET
Voix et chants libres… Le premier trimestre de la saison 2014/2015 des concerts d’Ezkandrai aux Ecuries de Baroja d’Anglet est consacré aux voix et aux chants libres, avec 3 rendez-vous : le premier a eu lieu le 9 octobre (découverte et beau succès avec un public nombreux…), le second aura lieu le13 novembre et le troisième le 11 décembre à 20h30. Nous vous invitons donc le jeudi 13 novembre à 20h30 à venir découvrir le duo de chant inédit qu’ont formé Beñat Achiary et Frédéric Jouanlong
*CONCERT GRATUIT et n’oubliez surtout pas de réserver en téléphonant au 05 59 58 35 60
Beñat Achiary et Frédéric Jouanlong se rencontreront dans un récital où la poésie, les chants, l’improvisation seront les aliments de leur feu…
Feu des nomades, feu des braises incandescentes des mots et des langues…
Méditations souvenirs, danses de sons où les temps se mélangent…
Que dire du chanteur Beñat Achiary ?
…l’article de Diane Gastellu dans Citizen jazz nous paraît fort à propos pour nous mettre sur la voie de sa rencontre avec Frédéric Jouanlong…
” Pour faire le portrait d’un Beñat… peindre d’abord une page avec une porte ouverte… peindre ensuite quelque chose de beau. Quelque chose de simple : cinq lettres.
B… pour basque. Le point de départ, le port d’attache sans lequel il n’est pas de voyage. Beñat Achiary, voyageur de l’humain, nous dit ceci : une langue ou une culture, comme la terre, on l’hérite de ses parents, mais on l’emprunte à ses enfants. Etre porteur d’un héritage c’est le faire vivre. Ce n’est pas le mettre sous cloche : il moisirait. C’est le frotter aux autres, au risque de le griffer parfois. Ouvrir grand les portes et les fenêtres, même s’il y a du vent. Surtout s’il y a du vent.
E… pour être. Chanter – nous parlons bien de chanter-, c’est être. Le chant n’est pas source de vie, il est la vie même, plus intense quand elle jaillit dans une voix. Il n’y a pas un corps et une âme, il y a le chant qui exprime tout : le bonheur, la colère, l’amour, le rire… de la matière triviale de nos vies, le chant seul sait faire sortir la beauté. Etre le chant, chanter l’être : dépouiller les conventions, ne garder que le sens.
Ñ… pour la frontière absurde, pour l’autre bord si proche qu’il n’est pas un autre bord, et pour Lorca, grand frère assassiné. Ñ le signe d’identité que les amis de langue castillane ont dû imposer sur leurs claviers, et qui se cache, sur les nôtres, derrière une combinaison ésotérique de chiffres et de signes. Ñ au centre des cinq lettres, comme un yin-yang discret, balance instable, équilibre sans cesse rétabli.
A… pour art, parce qu’il n’est d’art sans humains, ni d’humanité sans art. La beauté : la revoici. Des bisons d’Altamira, de la flûte d’Isturits à la danse contemporaine, de René Char au cante jondo, de l’improvisation libre au butô : une seule humanité, une seule beauté au bout du compte, et une infinité de formes d’art. Pourquoi s’en tenir à une seule ?
T… qui sonne à la fin comme un élan vers l’autre, comme une apostrophe. T comme travail : combien d’efforts pour que paraissent faciles les prouesses vocales de Beñat Achiary ? Combien d’essais et d’erreurs pour sauter sans faux-pas du répertoire traditionnel au contemporain, croiser le fer avec un rappeur, improviser un duo percussions-voix ? Pour passer sans rupture d’un chant harmonique de gorge à un pianissimo en voix de tête, pour exprimer en quelques minutes et sans paroles la fraternité, la douceur et la furie ? L’élégance de l’artiste consiste à nous faire oublier son travail et à ne nous livrer que la beauté. Sachons voir derrière les apparences !”
…et que dire de Frédéric Jouanlong-Bernadou ?
Noise Magazine : Chanteur ? Conteur ? Poète ? Fada ?
Nextclues :
Les textes sont bluffants mais leur interprétation est bestiale, empruntant à Mike Patton, aux Lettristes d’Isou, à Bobby Lapointe autant qu’aux vociférations d’une animal en colère.
Arnaud Bordes :
Puis, c’est une voix, véritable théâtre de tessitures, qui crie, hurle, incante, vocifère, murmure, chuchote ; un chant quasi onomatopéique, qui équarrie les mots, les racle jusqu’à l’os, jusqu’à leur squelette syllabique, un chant qui chercherait un autre langage, une sorte de parole primale, un chant Dada qu’on n’eût pas été surpris d’entendre jadis, à Zurich, au Cabaret Voltaire, auprès d’Hugo Ball.
Perte et fracas : Bref, faut s’attendre à tout avec Fréderic Jouanlong. Un gars qui a déjà collaboré avec Phil Minton (entre autres) et ça s’entend.
Il fait subir à ses cordes vocales toutes sortes de tonalités, du guttural à l’aigue, du beuglement au subtil, du parler, du chant clair à un timbre comme saturé, jusqu’au grognement de cochon. Sérieusement, cette voix est une force de plus, un instrument, l’idée d’un sampler humain comme il dit lui-même, avec un choix de mots imagés, précis. C’est coloré, dramatique, humoristique, une signification abstraite mais qui fait mouche.
Blogspot 666 :
Un croisement hybride entre les tours d’équilibriste d’un Phil Minton et la hargne lyrique d’un Franz Treichler première période, l’album L’Eau Rouge, lorsqu’il n’avait pas peur de se déboîter les cordes vocales sur les traces de Jaz Coleman. Le registre du chant est souvent rauque, toujours grondeur, frondeur par essence.
Au plaisir de nous rencontrer et de nous laisser surprendre par ces 2 chanteurs…
L’équipe d’Ezkandrai
www.ezkandrai.fr